Écrite dans une Moscou sans coeur, par obligation...
Il était une guerre. Partie d’un dérapage d’intensité. De l’explosion de volontés de vivre plus fort. D’ambitions de se changer les mondes pour le mieux.
Il était une guerre, comme toutes les guerres. Qui avec les premières blessures qui s’empilent, en oubliait ses raisons de déclenchement. Et ne pouvait plus s’arrêter la haine de l’amour déraillé. L’emprisonnement des libérations promises.
Il était une guerre qui s’éloignait de la paix. Plus ses terrains se minaient. Plus ses idéaux s’aigrissaient. Les rancunes se formaient de nouveaux champs de bataille. Toujours plus grands. Toujours plus loin de l’objectif initial.
Il était une guerre qui comme toutes les guerres n’avait plus aucun sens. Blessait pour blesser, au coeur de la faiblesse de l’autre. Se disant que l’autre ne sentait, ne ressentait plus rien de toute façon. La guerre ou la vie amère l’avait insensibilisé, disait-on.
On blessait donc pour rien, puisqu’on ne croyait même plus faire mal. Pour rien, ou pour oublier ses propres blessures sales à panser. Attaquer pour forcer l’autre à nous guérir.
Il était une guerre morte au bout de son sang, au bout de son non-sens. On a fini par la tuer pour lui survivre. Elle gît sur le plancher absurde de nos souvenirs. Autour d’elle, le bon et le mauvais étouffent sans distinction sous les ruines des âmes exténuées. Qu’elle est belle, morte, la guerre, finalement.
Certes, le poids de son cadavre est encore lourd sur nos consciences meurtries. Il reste encore à se pardonner nos offensives, et à pardonner à ceux qui nous ont offensés. Se pardonner à soi-même de s’être fait si mal à faire du mal. Mais au fil de sa décomposition libératrice, la guerre abattue prendra petit à petit le teint de la paix.
Aidons l’espoir à l’espérer.
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