Écrite à Casablanca, le 29 avril 2007
Plus le coeur bat vite, plus on se rend compte de son existence. On l’avait presque oublié, son coeur, à force de vivre dans le monde accaparant des gens et des choses.
La peur, l’amour, le malheur profond, le bonheur intense; toutes des émotions qui poussent à l’éveil des sens, au réveil des sensibilités oubliées, perdues. On entend plus fort plus précis; on sent la chaleur ou la froideur des gens, comme s’ils nous projetaient leur aura en pleine face sans le savoir.
On est en mode absorption. On pourrait avaler des montages d’émotions des autres parce qu’on est un puit sans fond; ou plutôt un puit qui s’était imposé un fond, sans le savoir peut-être, qui s’était fermé parce qu’il ne voyait plus l’espace-temps d’être ouvert. On absorbe, mais encore plus inattendu, on comprend, on co-sent, on co-ressent ce que les passants inconnus du boulevard X jettent dans notre puit, sans qu’ils s’en aperçoivent. Et leurs émotions du moment, en nous tombant dans le corps, frappent les parois de notre être hypersensibilisé et y laissent des fragments; des poussières de profondeurs d’âme, des échantillons ADN-isés qu’on est capable d’analyser, non par supériorité émotive, ni grâce à un quelconque don du ciel, mais par le simple fait que nos oreilles de coeur viennent tout juste d’être ouvertes, grandes ouvertes par une émotion-tremblement-de-coeur. Boom boom. Boom boom. Plus vite. Plus fort.
Le mode écoute. Tout devient plus clair, ou plutôt, tout devient clair. Poussé à l’écoute par la secousse, on n’a pas d’autre choix que de comprendre. Et ça fait du bien de comprendre, pour une milliseconde, quelqu’un d’autre que le pour soi-même incompréhensible soi.
2 commentaires:
Bonsoir Fred,
Voilà, je viens te visiter souvent, tes textes nous incitent toujours à la réflexion....
Bye bye!
Salut toi,
Ca fait du bien de te lire. Tu nous manques,
Bisous bisous bisous
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